COMMUNAUTÉ QUILOMBOLA DONA JUSCELINA: LE FÊTE 13 MAI DANS UNE APPROCHE SÉMIOTIQUE D’ESPACE

Résumé

Ce texte est le récit d'une expérience vécue dans la communauté Quilombola Dona Juscelina de Muricilândia -TO. Il vise à appréhender les sens de l'espace vécu au cours de la fête du 13 mai, qui comprend la Fête de l'Abolition, l'Aube de l'Abolition et se termine par l'ouverture du Théâtre Abolition à ciel ouvert. C'est un espace-temps où les sujets confirment leur identité quilombola, en renforçant les luttes territoriales de cette communauté, dans un processus de résistance politique et culturelle. Pour cela, la recherche mobilise comme subvention théorique les réflexions sémiotiques proposées par Landowski (2002, 2015), pour réfléchir sur la relation des sujets avec le lieu et l'identité, l'espace du discours politique, le déni des droits comme reflet du processus de colonialité. Les rites présentés ici ont des éléments en musique, danse, théâtre  et objets qui délimitent les frontières du territoire et agissent contre l'invisibilité. À partir de Tuan (2013), la recherche soutient que l'utilisation faite par les quilombolas font de ce moment ce qui donne un sens au lieu. Le Festival de l'Abolition sert à confirmer stratégiquement l'identité de cette communauté, son historicité et sa mémoire, avec la valorisation des savoirs locaux qui, selon Mignolo (2003), sont détruits par les effets du capitalisme à l'heure de lamondialisation. Le fête est organisé principalement par des femmes, qui sont devenues des leaders et des protagonistes de cet acte politique.